Déclarée vénérable en 2009
1647 : Benoîte Rencurel voit le jour à Saint-Etienne d’Avançon au sein d’une modeste famille. Contemporaine du roi Louis XIV, elle va vivre une époque troublée par les tensions politiques, sociales et religieuses.
Après la mort de son père en 1654, elle se voit contrainte de travailler comme bergère. Avant de commencer à parcourir les montagnes avec ses troupeaux, elle demande à sa mère un chapelet. Ne sachant ni lire ni écrire, elle prie à longueur de journées et devient ainsi une vraie contemplative.
Simple et pleine de vie, elle est proche des gens de son village et n’hésite pas à donner sa nourriture aux enfants plus pauvres qu’elle.
Mai 1664 : après avoir entendu une homélie de son curé, Benoîte ressent le profond désir de rencontrer la Mère de miséricorde. Peu après, saint Maurice lui apparaît et lui annonce que son vœu sera exaucé.
À partir du lendemain, une « belle dame » lui apparaît quotidiennement pendant quatre mois au Vallon des fours, à proximité de Saint-Etienne. Pour la préparer à sa future mission, elle lui apporte une éducation intensive qui transforme son comportement et sa vie spirituelle.
Le 29 août, la belle dame révèle son identité : « Je suis Dame Marie, la Mère de mon très cher Fils. »
Fin septembre, après un mois d’absence, Marie se manifeste à nouveau, mais de l’autre côté de la vallée, à Pindreau :
« Allez au Laus, vous y trouverez une chapelle d’où s’exhaleront de bonnes odeurs, et là très souvent vous me parlerez ».
Le lendemain, Benoîte se rend au hameau du Laus tout proche et trouve la chapelle de Bon-Rencontre grâce aux parfums. À l’intérieur, debout sur l’autel, Marie lui dévoile son projet :
« J’ai demandé ce lieu à mon Fils pour la conversion des pécheurs et Il me l’a accordé ».
Elle confie à Benoîte la mission de faire construire une église et une maison pour les prêtres afin qu’ils reçoivent et confessent les pèlerins.
Recouvrant la chapelle de Bon-Rencontre, l’église est édifiée entre 1666 et 1669. Le jour de sa bénédiction, Benoîte devient membre du tiers-ordre de saint Dominique, d’où le titre de « sœur Benoîte » qui lui sera donné.
Dès le printemps 1665, les pèlerins affluent au Laus. Ils seront environ 130 000 en 18 mois.
Benoîte remplit auprès d’eux son ministère d’accueil, de prière et de pénitence. Ayant reçu le don de pouvoir lire dans les consciences, elle éclaire leur démarche de conversion et les envoie vers les prêtres émerveillés par la qualité des confessions.
Les guérisons et les conversions sont très nombreuses. Entièrement vouée à sa mission, Benoîte vient résider à plein temps au Laus en 1672.
Pendant 54 ans, Marie continue de lui apparaître pour la soutenir dans son apostolat et poursuivre son éducation.
En plus des apparitions mariales, Benoîte voit également des anges, plusieurs saints, et connaît des expériences mystiques comme la vision du Paradis.
Entre 1669 et 1684, elle est gratifiée 5 fois de la vision du Christ crucifié sur la croix d’Avançon. Ainsi unie à lui, elle vit une « crucifixion mystique » chaque vendredi pendant plusieurs années.
Elle traverse d’autres épreuves comme des attaques spirituelles et physiques du démon ou une mise à l’écart par des prêtres de tendance janséniste pendant 20 ans.
Épuisée par ces luttes et son dévouement, elle décède « joyeusement » le 28 décembre 1718, entourée des prêtres du sanctuaire.